Bonjour et bienvenue dans le Crypto Brunch. Je partage avec vous chaque dimanche un condensé de l’actualité crypto de la semaine.
C’est parti ! ?
- La France et les ICO
- Les stablecoins comme monnaie mondiale
- Libra au Congrès
- BitFinex et BitMex sous investigations
- La Guerre des Changes
- Bitcoin en Chine, une propriété privée ?
La France et les ICO
L’Autorité des Marchés Financiers (AMF) met en place un cadre réglementaire pour permettre aux ICO d’évoluer dans un écosystème stricte du point de vue juridique, fiscal et réglementaire.
La France sera l’un des premiers pays d’envergure à faire ça, la plupart des autres laissant les ICO dans le brouillard.
La mesure vient à la suite de la loi Pacte, sortie il y a 2 mois exactement. L’AMF avait rapidement proposé aux ICO françaises d’obtenir des visas leur permettant de s’ouvrir aux clients particuliers du pays.
On peut à première vue penser que la définition de règles bride le potentiel des projets. Pourtant elle leur apporte plusieurs garanties. Celles d’être reconnue comme des projets sérieux, de ne pas craindre de retour de bâton de la part de l’État mais aussi une certaine stabilité, importante pour toute entreprise.
Pour l’heure trois ou quatre entreprises devraient lancer leur ICO en France.
Plus d’informations sur le sujet : En France, l’AMF pourrait approuver plusieurs ICO
Les stablecoins comme monnaie mondiale
Le FMI a récemment publié un rapport qui avance que les stablecoins finiront probablement par remplacer le cash et les dépôts bancaires.
“Les formes numériques de monnaie sont de plus en plus présentes dans les portefeuilles des consommateurs ainsi que dans l’esprit des responsables politiques. L’argent liquide et les dépôts bancaires sont aux prises avec ce qu’on appelle la monnaie numérique, une valeur monétaire stockée numériquement, libellée et rattachée à une monnaie telle que l’euro ou le dollar”
Le rapport indique que la monnaie en espèces fera face à une rude compétition et pourrait être surpassée par ces nouvelles formes de transfert de valeur. Les stablecoins seront surement bien plus pratiques que les espèces pour les échanges et conviendraient bien mieux aux états qui pourraient alors suivre les transactions.
“L’une des solutions consiste à offrir à certains nouveaux fournisseurs de monnaie électronique l’accès aux réserves des banques centrales, mais à des conditions strictes. Cela comporte des risques, mais aussi des avantages. En particulier, les banques centrales de certains pays pourraient s’associer à des fournisseurs de monnaie numérique pour fournir efficacement une ” monnaie numérique de banque centrale (CBDC) “, une version numérique des espèces.”
Les crypto-monnaies spéculatives sont cependant écartées de la conclusion. La volatilité du BTC étant par exemple dix fois supérieure à celle des monnaies fiduciaires.
Plus d’informations sur le sujet : FMI : “Les stablecoins pourraient supplanter l’argent liquide”
Libra au Congrès
Cette semaine David Marcus a été entendu au nom de Libra par le Congrès américain où se sont succédé nombre de questions précises et de témoignages sur son fonctionnement, ses objectifs et les enjeux pour le dollar américain. La réunion de six heures est disponible ici.
Le principal soucis pour l’Amérique est que cette nouvelle monnaie numérique mette directement en danger la suprématie mondiale du dollar en proposant aux citoyens du monde entier une alternative. Les États-unis régnant sur la Terre entière sur le plan économique, il leur est indispensable de défendre leur place dominante face à la Libra.
Malgré les claires désapprobations et les multiples accusations de toute sorte l’audience s’est bien passée. David Marcus a pu répondre à la plupart des questions posées et a notamment énoncé à plusieurs reprises qu’il attendait simplement qu’un cadre réglementaire soit établi afin de le suivre. Bien qu’il n’est pas convaincu les membres du Congrès
Il est intéressant de noter la différenciation qui a était clairement citée entre Libra et les crypto-monnaies spéculatives après l’audience de David Marcus. Bitcoin aura notamment été catégorisé de bien public, de réseau ouvert et décentralisé, dans lequel on “peut avoir confiance”. “Bitcoin ne peut pas être stoppé“. Ceci a notamment été dit en contraste avec Libra qui porte la réputation de Facebook mais qui en plus de cela est un réseau centralisé.
Le terme de “shitcoin” aura même été apporté à la discussion pour mieux catégoriser les différents types de crypto-monnaies. Au final l’audience n’aura pas seulement servie à questionner les spécificités de la Libra mais également à montrer qu’elle n’est pas une crypto et que même parmi les crypto-monnaies, différents statuts existent. Le Bitcoin étant plutôt considéré comme une monnaie libre et sans danger.
“Shitcoin” is not profanity. It is a highly technical term in monetary economics.
I sincerely thank @WarrenDavidson for introducing such an important concept to the rest of the members of the US Congress. pic.twitter.com/0S7NVjn4AH
— Michael Goldstein (@bitstein) July 17, 2019
Les ministres des finances du G7 ont par ailleurs trouvé un consensus concernant Libra. Ils souhaitent tous encadrer cette monnaie et s’assurer que, si elle voit le jour, ce soit sans mettre en danger la stabilité monétaire mondiale, laquelle est déjà relative. L’un des principaux points soulevé étant de s’assurer que Libra respecte les règles limitant le financement du terrorisme et le blanchiment d’argent.
Le secrétaire du Trésor américain, Steven Mnuchin, a fait état de « très grandes inquiétudes sur la Libra, qui peut être mal utilisée pour blanchir de l’argent ou financer le terrorisme ».
Plus d’informations sur le sujet : Audition de Libra : le Sénat américain attaque violemment le projet de Facebook
BitFinex et BitMex sous investigation
Le 29 juillet prochain aura lieu le procès de iFinex (BitFinex et Tether). De base, l’affaire entre iFinex et New-York concernait la perte de 850 millions de dollars lors d’un transfert chez une société tierce sans en informer ses clients. Ce point là est mit de côté par l’accusation car un autre a fait surface. BitFinex aurait opéré à New-York sans licence plus longtemps que toléré.
La situation s’annonce assez défavorable pour eux, tout porte à croire que iFinex sera condamné, on peut logiquement s’attendre à une amende. Qui plus est la condamnation validerait la première accusation (perte dissimulée).
En comparant aux autres affaires de ce style on peut anticiper une amende de l’ordre de 50 millions de dollars en moyenne, mais elle pourrait monter à plusieurs centaines de millions et mettre en péril la stabilité de l’USDT. Tout ceci sans compter la réputation de BitFinex qui en prendrait un sacré coup.
Pour cette raison je vous conseille vivement de préférer un autre stablecoin comme USDC ou PAX jusqu’à la fin du mois.
Dans la même optique, BitMex, l’exchange de produit dérivé basé aux Seychelles, est sous investigation par la CFTC pour avoir proposé l’accès à son site aux clients états-uniens. La CFTC est la commission américaine chargée de la régulation des bourses de commerce où se traitent les matières premières. Cette institution considère le Bitcoin comme une matière première, par conséquent des règles spécifiques s’y appliquent. Par exemple BitMex a l’obligation de s’enregistrer auprès de l’agence pour permettre aux états-uniens d’utiliser leur site.
“Nous continuons à surveiller tous les développements juridiques et réglementaires dans le monde et nous nous conformerons à toutes les lois et réglementations applicables ; nous rejetons toute allégation de criminalité, de manipulation ou de traitement injuste de nos clients, qui sont au centre de toutes nos activités.” Arthur Hayes, CEO de BitMex
Depuis l’annonce beaucoup de clients retirent leur fond en prévoyance d’une potentielle gelée des comptes ou d’une quelconque accusation plus sérieuse.
N’oublions pas cependant que la plateforme est localisé aux Seychelles, d’où il serait compliqué pour un organisme américain d’imposer sa loi, prenez tout de même vos précautions.
La Guerre des Changes
Il est connu depuis longtemps que la Chine dévalue sa monnaie afin de garder un avantage compétitif dans la guerre commerciale qui se joue. Une monnaie dévaluée permet aux exportateurs de s’enrichir d’avantage, augmentant donc l’exportation de manière générale car elle devient bien plus attractive. La dévalorisation augmente également le coût de l’importation, ceci permet donc de redynamiser le commerce intérieur d’un pays ou d’une zone économique. Elle permet aussi de rendre plus simple le remboursement des dettes. C’est une arme majeure des banques centrales.
Récemment Mario Draghi avait déclaré qu’en l’absence d’amélioration concernant l’inflation, des mesures additionnelles de soutien seront prises. Que toute la flexibilité permise sera utilisée si nécessaire.
Mario Draghi vient d’annoncer que de nouvelles mesures de relance pourraient intervenir, ce qui a immédiatement fait chuter l’euro contre le dollar, facilitant une concurrence injuste envers les Etats-Unis. Cela fait des années qu’ils s’en tirent à bon compte avec la Chine et d’autres. – Donald Trump
C’est suite à cette situation que Steven Mnuchin, le secrétaire au Trésor américain, a énoncé qu’une guerre des change ne devrait plus être sous-estimée. Un avis largement supporté par Trump.
Une guerre des changes consiste à ce que plusieurs zones économiques essayent de dévaluer leur monnaie toujours plus que leur voisin afin d’avoir un avantage compétitif. Le soucis étant de savoir quand s’arrêter, le premier le faisant perdant son avantage compétitif.
En quoi une guerre des changes nous intéresse t-elle ?
Si nous entrons dans une guerre des changes, le dollar perdra de sa valeur. Or, si le USD baisse alors la paire BTC/USD monterait automatiquement par équilibrage pour que BTC conserve la même valeur sur les autres marchés. Une dévalorisation du dollar se répercuterait automatiquement par une hausse du bitcoin et des autres crypto-monnaies en USD.
Un autre point très important étant la vision sécuritaire du BTC, il est maintenant considéré comme “l’or numérique”, une réserve de valeur (SoV). Si les monnaies fiduciaires montrent au monde entier qu’elles ne peuvent pas tenir leur valorisation, elles participent alors à la justification de l’investissement dans les SoV comme le BTC. C’est d’ailleurs une excellente explication à la montée récente du prix de l’or.
En mélangeant cette annonce d’instabilité du FIAT avec l’institutionnalisation du secteur, on obtient la potion parfaite pour motiver une explosion des prix.
Bitcoin en Chine, une propriété privée ?
Le BTC serait considéré comme une propriété virtuelle en Chine, c’est du moins la conclusion d’un procès Chinois qui pourrait faire jurisprudence dans le pays où le trading de bitcoins est toujours illégal. Il serait donc bien légal en Chine de détenir des BTC pour un citoyen chinois.
WOW ? BITCOIN IS LEGALLY PROTECTED IN CHINA
Today the first property dispute case on Bitcoin finalized trial in a local Chinese court. The court confirmed the “virtual property” attribute of Bitcoin, recognized it as a virtual property with valuehttps://t.co/W8ZeqLCYge
— Dovey Wan ? ? (@DoveyWan) July 18, 2019
“Bitcoin détient les attributs en tant que propriété – précieuse, rare et échangeable. Nous devrions la reconnaître comme une propriété virtuelle.” Rapport du procès
Les propriétés virtuelles sont protégées par les lois de la République Populaire de Chine, ce qui impliquerait qu’il est absolument légal de détenir du bitcoin.
C’est une première étape vers le rétablissement de Bitcoin en Chine, pays qui le voit toujours d’un mauvais œil alors qu’il en est le principal mineur.
Plus d’informations sur le sujet : Un tribunal chinois reconnait la légalité de posséder du Bitcoin
Bon brunch !
Ryo
Rédacteur sur Cryptoast depuis début 2018, Ryo aime partager ses découvertes sur les cryptos et participer à la démocratisation du Bitcoin et de la Blockchain.
L’article Crypto Brunch – 21 Juillet 2019 est apparu en premier sur Cryptoast.